Master TRANS—
HEAD – Genève
HEAD genève

Mon quartier, ton quartier

Équipe

  • Louise Bailat,
  • Arthur Miffon,
  • Céline Privet,
  • Sanja Vuckovic

Partenariat

En collaboration avec Acauan, Ahmed, Alessio, Afonso, Brandy, Carolina C, Carolina R, Edita, Elza, Gabrijela, Léandro, Marnie, Mélissa, Ocelia, Talyha, Tom et Raman. Classe de 7ème – 8ème (10-11 ans) de M. Urfer, de l’école primaire des Libellules.

Réflexion initiale

L’année dernière, lors de la phase pilote menée à l’Édicule Art’Lib, les étudiant-e-s avaient ouvert un studio photo de quartier où les habitant-e-s pouvaient se faire photographier devant un fond vert et se voir ensuite incrustés dans un décor de leur choix. Une réflexion sur la représentation, l’autoreprésentation et la projection dans un ailleurs imaginaire avait été proposée, par le biais d’une exposition. Avec Ton quartier, mon quartier, les étudiant-e-s poursuivent cette réflexion et la déplace dans les lieux de vie des enfants du quartier.

Positionnement

Le projet consiste à mêler écriture et photographie pour produire une représentation à la fois collective et personnelle des enfants de l’école du quartier. Les étudiant-e-s favorisent un échange approfondi avec un seul enseignant et sa classe, plutôt que de chercher à impliquer un plus grand nombre d’enfants. Ils s’inspirent du savoir-faire de l’enseignant et de certaines de ses méthodes (notamment la réalisation de romans-photos qu’il propose régulièrement à ses élèves). Le groupe propose le cadre initial, en dialogue avec l’enseignant, puis fonctionne comme un facilitateur pour mettre en scène et en mots les idées des élèves. Les étudiant-e-s prennent seuls en charge la réalisation finale (postproduction, impression, exposition) et produisent ainsi une attente chez les enfants qui sont ensuite conviés à découvrir les images lors du vernissage.

Défis

Amener un groupe d’enfants à réfléchir sur leur quartier par le biais du récit et de l’écriture. Mettre en oeuvre des stratégies collectives dans un cadre scolaire où le travail individuel est la norme. Expérimenter des techniques photographiques qui dépassent l’utilisation courante de ce médium par les enfants.

Réalisation

Après une phase de réflexion et de conception, le groupe a identifié un enseignant partenaire en s’adressant à la direction de l’école primaire des Libellules. Une série de six rencontres est alors organisée avec les enfants et l’enseignant pour réaliser le projet. La séquence pédagogique prend la forme suivante :

1. Introduction au projet. Repérages dans le quartier d’endroits importants dans la vie des enfants. Travail de cadrage et prises de vue documentaires (une session) 2. Par petits groupes, écriture de scenarii qui pourraient prendre place dans les lieux identifiés (en incluant des éléments de science-fiction) (deux sessions) 3. A tour de rôle avec les groupes, mise en scène des scenarii dans les espaces et prises de vue. Pendant que les membres d’un groupe posent, les camarades des autres groupes travaillent comme assistants techniques (deux sessions).4. Finalisation des textes et discussion sur les prises de vue et les éléments à ajouter en post-production (une session). Une fois les images produites par les étudiant-e-s, elles sont accrochées dans l’Édicule Art’Lib. Le vernissage de l’exposition (ouverte ensuite à plusieurs reprises grâce à nos collaborateurs de la FASE) a lieu le 22 juin. Chaque enfant reçoit un tirage des images qu’il a participé à réaliser. Un livret contenant les histoires écrites et des éléments préparatoires ayant menés aux images finales est distribué aux enfants et au public.

Adresse

Une cinquantaine de personnes étaient présentes au vernissage. Pour plusieurs familles des enfants ayant participé au projet, c’est une première découverte de l’Édicule Art’Lib. En effet, les élèves participant au projet viennent non seulement des Libellules mais aussi des quartiers adjacents. Les tirages originaux seront offerts à l’école à la fin de l’exposition et exposés dans ses bâtiments.

Recherche / analyse

Le groupe a réalisé un travail approfondi d’analyse de son action en interviewant (interviews semi-directifs) les 17 enfants de la classe. Il en ressort que les enfants ont un grand sentiment d’appartenance à leur quartier, une conscience de son identité propre, et qu’ils ont été au moins aussi intéressés par le processus de l’atelier et les questions qui y ont été soulevées que par les images réalisées. Ils témoignent du grand plaisir qu’ils ont pris à travailler sur le projet.