Master TRANS—
HEAD – Genève
HEAD genève
lost and found

Lost and Found

Équipe

  • Hugo Hemmi
  • Margret Gyda Johannsdottir
  • Carisa Mitchell

Partenariat

En partenariat avec la maison de quartier des Libellules (située à proximité de l’Édicule Art’Lib) et le Musée Ariana (musée suisse de la céramique du verre). Par le biais de la maison de quartier, Efrem Ukbagebriel, jeune habitant des Libellules, est engagé comme assistant technique et de deux autres jeunes, Rabi André et Madhi Akbari, se joignent à lui pour devenir médiateurs du projet au sein du Musée Ariana.

Distinction:

Prix artistique Croix Rouge- HEAD

Réflexion initiale

A partir de l’impulsion initiale donnée par l’équipe enseignante, le groupe entend développer un projet qui puisse impliquer de nombreux habitants des Libellules et ouvrir un échange avec des institutions culturelles genevoises. Il entend mettre en lumière la diversité des parcours de vie des habitants. Partant des compétences présentes au sein du groupe, la céramique est choisie comme médium pour la phase de production de la collaboration.

Positionnement

Avec un projet baptisé Lost & Found, les étudiant-e-s utilisent le thème des objets perdus et trouvés comme une manière métaphorique d’aborder les histoires individuelles : qu’a-t-on perdu et qu’aimerait-on trouver dans notre vie ? Ils initient une collaboration avec la maison de quartier des Libellules afin d’entrer en contact avec leurs nombreux utilisateurs et de bénéficier de l’expertise de ses collaborateurs. Un partenariat est également mis en place avec le musée Ariana, avec la volonté de favoriser une circulation entre la pratique amateur de céramique des participants aux Libellules et l’expertise dans le domaine d’une institution genevoise. Le projet n’y est pas présenté comme une oeuvre d’art signée par les étudiant-e-s mais plutôt comme une activité de médiation collective. L’utilisation pour l’installation des vitrines de la collection d’étude du musée souligne cette position.

Défis

Une réflexion est menée sur la meilleure manière de parler des histoires – souvent migratoires – des habitants des Libellules, en évitant d’être misérabilistes ou trop descriptifs. La question du statut de la production de céramique par des amateurs et de sa présentation dans un cadre institutionnel est également centrale dans le projet.

Réalisation

Fin février, après une période de conceptualisation et de prises de contact, deux visites de l’Ariana et une visite du bureau des objets trouvés de la ville de Genève ont été organisées pour débuter la collaboration et introduire le projet. Une cinquantaine de femmes qui suivent des cours de français à la maison de quartier – ainsi que d’autres habitants dont de nombreux enfants – ont participé à ces sorties. Un bus au départ des Libellules a été affrété spécialement pour l’occasion. Les médiatricesdu Musée Ariana se sont jointes à la visite du bureau des objets trouvés. Durant le premier week-end de mars, un atelier de production de céramique a ensuite été ouvert dans les locaux de la maison de quartier. Une cinquantaine de personnes (ayant participé aux visites ou non) y ont produit des objets en céramique teinté de couleurs pastel (plus de 200 au total) en réfléchissant à une chose qu’ils auraient perdue au cours de leur vie ou à une chose qu’ils aimeraient trouver. La terre qui n’a pas été utilisée pendant l’atelier est restée sur place et de nouveaux objets ont été créés de manière autonome plus tard, puis ont été ajoutés à la première fournée. Avec l’aide d’Efrem Ukbagebriel, qui avait déjà participé aux phases précédentes, les objets sont ensuite cuits à la HEAD. Les étudiant-e-s travaillent ensuite, en dialogue avec les enseignant-e-s et les intervenant-e-s du programme, à la mise en forme des objets produits. L’installation finale est constituée de deux grandes vitrines prêtées par le Musée Ariana (des vitrines semblables à celles utilisées par le musée pour présenter sa collection d’étude), d’un poster listant tous les participants (en ne mentionnant que les prénoms pour préserver leur anonymat et pour faire référence à la tradition des projets pédagogiques développés dans cette institution) et d’un dépliant donnant des informations sur le projet. Les objets sont organisés en catégories évoquant celles d’un bureau des objets trouvés. L’installation est présentée dans un espace d’exposition proche de l’entrée du musée. L’exposition a lieu du 2 juin au 5 septembre 2016. Le vernissage – avec un buffet réalisé par les usagères de la maison de quartier et DJ – est un succès en termes de fréquentation. Le ministre de la culture de la Ville de Genève, Sami Kanaan, y loue l’importance du projet à la fois comme entreprise de médiation culturelle ouvrant le musée à de nouveaux publics et comme action sociale (voir annexe).

Adresse

Le projet a atteint son but de toucher un grand nombre de personnes et de les impliquer de manière active : une centaine d’habitants a participé aux visites, 55 personnes ont produit des objets en céramique et 134 visiteurs étaient présents au vernissage. Pour poursuivre cette dynamique – soutenue par une communication ambitieuse – deux visites guidées, le 26 juin et le 4 septembre, sont organisées.

Elles sont prises en charges par trois jeunes des Libellules qui sont ainsi confrontés à des questions liées à l’institution culturelle et ses utilisateurs, ainsi qu’à la prise de parole publique. Il faut encore noter que, de manière totalement indépendante au Master TRANS– ou à l’Ariana, l’association “Petits amis des Musées” a organisé une activité de médiation destinée aux enfants dès 3 ans autour de Lost & Found.

Recherche / analyse

Le groupe mène une observation non participante autour d’un moment-clef de son projet : le dernier rendez-vous avec la responsable de la maison de quartier avant le vernissage. La question épineuse de la mention des participants et de la meilleure manière de les nommer est au coeur de cette rencontre. L’observation porte avant tout sur le cadre de la discussion, l’ambiance dans la maison de quartier et les nombreuses tâches menées par les travailleur-euse-s en parallèle à leur entretien.

Workshop à la maison de quartier des Libellules
Exposition au Musée Ariana